Réouverture des discussions tarifaires :

Les anesthésistes libéraux attendent un signe fort !

L’AAL remercie les anesthésistes libéraux pour leur engagement dans le mouvement national d’arrêt d’activités débuté le vendredi 13 octobre à l’appel de l’intersyndicale des médecins libéraux et syndicats de jeunes médecins et d’internes (12 organisations). Cette mobilisation massive a permis d’obtenir enfin la réouverture de nouvelles discussions conventionnelles et d'amorcer la nécessaire transformation de la loi Valletoux.

Il n’est jamais simple de participer à un mouvement social d’arrêt d’activités, “faire la grève“ n’est pas dans notre ADN. Mais devant l’adversité, il faut savoir se faire violence et laisser de côté nos réticences.

Les nombreuses réquisitions tombées très rapidement ont justement permis d’avoir l’impact escompté en montrant notre rôle indispensable ! Unis, les anesthésistes libéraux sont puissants;  ils peuvent à eux seuls tenir le système de soins ou le mettre en tension ; les pouvoirs publics le savent bien.

La transversalité de notre spécialité est indispensable au fonctionnement des établissements de soins. Nous sommes les vigies et les phares de la PDSES, la quasi-totalité des anesthésistes libéraux participe déjà à la permanence de soins sur tout le territoire national ; il nous manque toujours la reconnaissance de mission de service public et sa juste revalorisation. 

Notre vigilance reste de mise car il ne peut y avoir de négociations conventionnelles loyales sous la contrainte de la loi Valletoux remettant en question l’organisation de la PDSES. 

Son examen par le Sénat débute aujourd’hui mardi 24 octobre et devrait se poursuivre jusqu'à vendredi, en souhaitant vivement que les sénateurs amendent fortement ce texte.

 Le ministre de la Santé et de la Prévention, dans la lettre de cadrage adressée au directeur de la CNAM s’est engagé à ce que les différents textes législatifs en discussion n'interfèrent aucunement sur la négociation conventionnelle : “Par ailleurs, les discussions autour du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, comme d'autres textes législatifs, ne sauraient affecter la procédure conventionnelle, qui doit être claire, respectueuse et apaisée. Nous y veillerons personnellement“. Nous prenons acte de son engagement.

Notre mobilisation reste de mise car il ne saurait y avoir de négociations conventionnelles sans annonce tarifaire à la hauteur de l’engagement des médecins anesthésistes libéraux.

En prérequis de la négociation tarifaire, nous attendons donc un signe fort de soutien financier à l’anesthésie libérale en France, dans la droite ligne des engagements pris par le Président de la République Française le 23 septembre 2021 :«...Former plus de jeunes anesthésistes-réanimateurs. Développer les formations et les compétences médicales et paramédicales, moderniser vos équipements, bâtir dans la durée l’attractivité de vos métiers pour attirer les meilleurs et les conserver tout au long de la carrière, vous donner toutes les ressources matérielles indispensables. Voilà les voies sur lesquelles nous devons continuer de nous engager avec vous ...». 

Il est temps de passer aux actes. 

Nous ne pouvons plus accepter que 40% des anesthésistes libéraux bloqués en secteur 1 travaillent en 2023 avec des tarifs de 1990

Nous ne pouvons plus attendre la refonte de la nomenclature des actes techniques prévue fin 2024, après avoir subi moult reports.

Nous ne pouvons pas continuer à supporter l’érosion de nos CA  (-4,29% sur le BNC des secteurs 1 en 2021 chiffres de la CARMF) et de supporter l’inflation (6% depuis juillet 2022).

Il en va de la survie du modèle économique de nos entreprises libérales. 

En tant qu’employeurs de nos assistants (nous sommes exclus du système des assistants médicaux) et de nos IADES (qui n’ont pas eu de valorisation par le Ségur), nous avons répondu et seuls à leurs revendications salariales.

La mise en place d’un espace de liberté tarifaire pour tous paraît inéluctable sous couvert aussi d’un véritable engagement des complémentaires (leur part dans les dépenses de santé ne représente que 12% !) pour un reste à charge zéro pour les patients.

Cela sans remettre en question le secteur 2 acquis par certains.

L’engagement dans la pertinence des actes et prescriptions souhaité par Aurélien Rousseau, nous l’avons déjà fait (réduction massive des examens biologiques préopératoires) et sans retour (on nous a répondu qu’il s’agissait de dépenses non engagées…). Nous sommes en capacité d’aller plus loin par la sobriété de nos pratiques et prescriptions.

Nous sommes conscients qu’ "investir davantage dans la rémunération des professionnels doit avoir pour corollaire d'opérer un tournant dans la manière dont la santé est appréhendée en France."

Notre démographie médicale reste un enjeu fort

Nous sommes 3800 anesthésistes libéraux en France et nous réalisons 70% de l’activité des blocs opératoires. 

L’âge moyen de notre spécialité est de 52 ans et 30% d’entre nous ont plus de 60 ans (dont la moitié a déjà plus de 65 ans). 

Certes, notre spécialité est la troisième à l’ECN depuis 2 ans, mais ce ne sont pas les 490 internes formés en France chaque année qui permettront de renforcer nos effectifs ; nous allons droit vers une crise sanitaire de grande ampleur. 

Ce n’est pas non plus par des lois coercitives et une convention tarifaire ne prenant pas en compte la revalorisation de nos pratiques que nous maintiendrons notre activité à son plus haut niveau de qualité.

Les plus anciens vont s’arrêter, les jeunes ne s’installeront pas et ceux qui vont rester en place vont s’épuiser.

Il faut un véritable plan d’investissement pour l’anesthésie libérale en France, il y a urgence. 

L’AAL s'y engage.

Bien confraternellement.

 

Loïc Kerdiles
Président

 

Pourquoi devenir adhérent de l'AAL

Pourquoi devenir adhérent de l'AAL ?

Par ces temps difficiles pour l’exercice libéral de la médecine, et notamment de la médecine de spécialité, les raisons d’adhérer à l’AAL sont pléthore !

En nous rejoignant, vous êtes assuré d’avoir voix au chapitre sur toutes les questions concernant les anesthésistes réanimateurs libéraux que nous portons auprès des autorités de santé et des organismes de couverture sociale (revalorisation tarifaire, restructuration des conditions d’exercice, attractivité retrouvée pour les nouvelles générations, expertise scientifique et médicale, innovation, … pour continuer à offrir aux patients le libre choix de soins de qualité. 

Être adhérent, c’est aussi contribuer à notre représentativité pour faire adopter les mesures permettant de redonner toute sa place à l’anesthésie libérale, en plus de participer à leur définition au plus près de vos besoins.

Être adhérent, c’est participer activement aux négociations conventionnelles actuelles déterminantes pour l’avenir de l’anesthésie libérale en France.

Alors, n’hésitez plus, rejoignez-nous !

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