"La vraie sagesse est une détermination résolue "
Napoléon Bonaparte (1769-1821)
Chère consœur, cher confrère,
L'été est derrière nous avec des moments de joie en famille, entre amis, et sa parenthèse olympique, faisant oublier un instant les contraintes du quotidien et les défis professionnels. Mais voilà, il est temps de reprendre le fil de nos engagements. La rentrée s'annonce avec son lot de changements, de nouveaux visages politiques et de nouvelles batailles à mener pour défendre notre profession et nos conditions de travail. Que ce soit dans nos établissements, face aux directions, ou au niveau syndical, nous devons rester mobilisés et solidaires...
|SFAR|
L’AAL ne sera pas présente au congrès 2024 de la SFAR qui se tiendra au Palais des Congrès de la Porte Maillot à Paris du 18 au 20 septembre, mais n’hésitez pas à y aller pour croiser de vieux copains d’internat libéraux ou hospitaliers !
La SFAR, notre société savante, trop à la main des hospitaliers et universitaires, est la gardienne du temple de notre spécialité, mais semble déconnectée de l'exercice libéral. Nous devrions connaître prochainement l’épilogue des RPP pédiatriques que nous suivons avec grand intérêt...
Nous tenons à saluer les libéraux pro-actifs pour leur travaux. Leurs publications démontrent l’ample capacité d’innovation des MAR libéraux tant du point de vue technique, qu’organisationnel, contribuant ainsi à la pertinence et à la qualité des soins.
|NOUVELLE CONVENTION|
La première réunion de la commission paritaire nationale (CPN) avec les 5 syndicats signataires de la convention et nos partenaires conventionnels (Uncam, Unocam) s’est tenue le 11 septembre dernier à Paris, marquant le début d'application de la nouvelle convention 2024-2029.
Comme annoncé dans nos précédentes communications, les premières mesures de revalorisation tarifaire entreront en vigueur le 22 décembre prochain (plus de détails sont disponibles dans votre espace adhérent)
|CCAM|
Les travaux sur la révision de la CCAM reprendront bientôt, suite à la réunion inaugurale de fin juillet. Nous œuvrons déjà de front avec nos partenaires du BLOC notamment sur le coût de la pratique qui sera revu par spécialité.
Le coût de la pratique est l’une des deux composantes de la valorisation des actes. Il est issu d’un coefficient de charge calculé à partir des charges professionnelles par spécialité. Par charges, il faut entendre les charges professionnelles qui incombent en propre au praticien (personnel, loyer, matériel,…).
Depuis 2005, notre spécialité présente le coefficient de charge le plus faible parmi les spécialités techniques car nous n'étions pas représentés lors des travaux de la première CCAM.
La refonte de la CCAM s'inscrivant dans une démarche de coconstruction, il n’est pas question de se voir imposer par la Caisse la méthodologie et les auditeurs.
|PLFSS 2025|
Le PLFSS 2025 vient bientôt en examen dans un contexte de stabilité politique précaire et de déficit public abyssal (la France est visée par une procédure européenne pour déficit excessif 5,6% du PIB cette année au lieu des 3% promis à Bruxelles), l’Assurance Maladie annonce déjà un déficit de 11 milliards en 2024 et un plan d’économies de 1,56 milliard ; autant dire que si nous espérons une valorisation des actes d’anesthésie, il va falloir collectivement faire un effort sur la pertinence de nos actes (biologie, avis de spécialistes…) et de nos prescriptions (biosimilaires ; IPP…).
L’AAL sera vigilante quant au retour sur investissement de notre spécialité.
|PERMANENCE DES SOINS|
La loi dite Valletoux, avec son idée de mieux répartir la permanence de soins entre le public et le privé, soulève également des questions. Pour nous, ce partage doit se faire sur la base du volontariat, sans contraintes imposées, et avec une implication réelle des CME et des URPS.
In fine, l'objectif d'un partage plus équilibré de la permanence des soins entre le public et le privé dans un climat peu propice (fort lobbying de la FHF, crise larvée de l’hôpital public, faillite du modèle des urgences, guerre des tarifs hospitaliers) ne doit pas se faire aux dépens de la médecine de ville et des médecins libéraux.
Au sein des établissements, l’avis de la CME doit être plus que consultatif. Aucune direction d’établissement ne doit pouvoir s’engager sans l’accord de la CME. En cas d’arbitrage, les URPS des médecins libéraux devront pouvoir être sollicitées afin de ne pas laisser les décisions à la seule main des ARS. Cela est crucial pour une meilleure gouvernance de notre système de santé.
Vous êtes par ailleurs de plus en plus nombreux à nous solliciter au regard de problématiques relationnelles qui se font jour avec certaines directions d’établissement. Continuez de nous faire remonter vos interrogations, nous essaierons de vous apporter les réponses adéquates.
Bien cordialement,
Dr Loïc KERDILES,
Président