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Communiqué en réaction à une déclaration du Pr Maury

Edito n°10

Le 21 avril 2020

Si nous avons manqué de filtres pour nos respirateurs, il semblerait que c’est également ce qui a fait défaut au Pr Maury dans sa déclaration faite au quotidien Le Télégramme du 13 avril 2020.

Les 120000 anesthésistes-réanimateurs français ont, dans tous les hôpitaux, réalisé des efforts sans précédent pour répondre, avec tous les moyens à leur disposition, à la vague de patients graves touchés par le SARS-CoV2 et nécessitant une prise en charge en réanimation.

En particulier, l’AAL se félicite que la montée en puissance des hôpitaux privés ait largement contribué à stabiliser la situation et limiter le nombre de transferts de malades à travers le pays.

Balayant d’un revers de main dédaigneux les soins prodigués dans tous ces lits supplémentaires créés dans l’urgence par tout un personnel médical et paramédical engagé et compétent, dans de nombreux établissements publics comme privés, le Pr Maury les a qualifiés de « réanimation dégradée, avec du personnel bénévole plein de bonne volonté, mais pas spécialisé et habitué à ce service ». Il a ajouté qu’il n’aimerait « que [ses] proches y soient envoyés. »

Sans doute préparait-il une réponse massive et brillante, aidé de quelques-uns des 500 réanimateurs médicaux qui n’auraient pas été déjà impliqués par extraordinaire, eux-mêmes assistés de centaines de soignants cachés hyper-spécialisés qui n’attendaient que de sortir à la lumière, armés de « vrais » respirateurs, pour occuper de magnifiques réanimations imaginaires.

La réflexion du Pr Maury était insultante, inutile et, surtout, parfaitement inadaptée et décalée par rapport à la gravité de la situation.

C’est ce qu’a bien compris la SRLF, sa propre société savante, qui s’en est désolidarisé rapidement.

L’Histoire, éternel recommencement, nous a rappelé que les situations de crise révèlent la grandeur d’âme de certains, mais mettent aussi en évidence les limites que dissimule l’arrogance d’autres.

Dr Philippe CADI,
Secrétaire Général de l’AAL.